
L'énurésie chez l'enfant : tout ce que vous devez savoir
L’apprentissage de la propreté commence en général vers 2 ans. Les acquisitions sont progressives et il est normal que l’enfant fasse des retours en arrière. C’est pour cela qu’on ne parle d’énurésie qu’à partir de l’âge de 5 ans. Certaines précautions contribuent à résoudre ce problème. L’homéopathie est aussi une alliée.

Comment se définit l’énurésie nocturne ?
L’énurésie est l’émission involontaire, incontrôlable et inconsciente d’urine, le plus souvent la nuit, chez l’enfant de plus de 5 ans. Pendant son sommeil, l’enfant fait pipi au lit sans se réveiller. Sa vessie se vide complètement sans qu’il ne s’en rende compte, alors que le jour, il parvient à contrôler ses sphincters.
L’énurésie se définit selon deux formes :
- elle est dite « primaire », lorsque l’enfant n’a jamais été « propre » la nuit,
- et on parle « d’énurésie secondaire » s’il a été propre pendant au moins 6 mois avant l’épisode.
Les « pipis au lit » peuvent être réguliers, épisodiques ou très occasionnels. Le plus souvent, si l’énurésie nocturne n’est pas associée à un trouble urinaire, elle rentre dans l’ordre spontanément avec le temps. Toutefois, elle nécessite d’être prise en charge, car elle peut avoir des répercussions notables sur la vie de l’enfant, sur son estime de soi et éventuellement retentir sur l’ensemble de la vie sociale (invitations chez les copains, camping en sortie scolaire…) et familiale (réveils nocturnes pour changer les draps…).
Le saviez-vous ?
75% à 85% des cas d’énurésie sont des énurésies primaires (1), survenant alors que l’enfant n’a encore jamais été « propre » la nuit.
Quelles peuvent être les causes de l’énurésie nocturne ?
Elles varient selon le type d’énurésie.
L’énurésie primaire peut être liée à plusieurs facteurs :
- un retard de maturation des sphincters de la vessie ;
- une production trop importante d’urines durant la nuit ;
- une vessie de petite taille ;
- des difficultés à se réveiller en pleine nuit : les phases de sommeil paradoxal (propice aux rêves) des enfants présentant de l’énurésie sont particulièrement longues et profondes. L’enfant peut alors rêver qu’il va aux toilettes ;
- des facteurs génétiques peuvent être en cause dans l’énurésie : dans 30 à 60 % des cas (2), l’enfant a un père, une mère, des frères ou des sœurs qui ont connu ce désagrément ;
- enfin, une malformation urinaire, des facteurs médicaux en lien avec la naissance (prématurité…) ou un trouble avec déficit de l'attention et hyperactivité peuvent être corrélés à la survenue d’une énurésie.
L'énurésie secondaire, qui intervient alors que l’enfant a été « propre » pendant au moins 6 mois est le plus souvent liée à un trouble émotionnel. La naissance d’un autre enfant au sein de la famille, une séparation, le décès d’un proche, un nouveau mode de garde, un changement d’école, des problèmes d’apprentissage… sont susceptibles d’en être l’origine. L'énurésie nocturne secondaire peut s’accompagner de troubles du sommeil (ronflement, sommeil agité, somniloquie, somnambulisme). Elle peut également amener un médecin à suspecter un diabète de type 1 (une augmentation de la production d’urines, nommée polyurie, peut être confondue avec une énurésie).
Les conseils pour aider l’enfant à surmonter l’énurésie

Se montrer rassurant, encourageant et confiant
L’apprentissage de la propreté est une étape importante dans le développement de l’enfant. Faire ou refaire pipi au lit la nuit peut entrainer chez lui une perte de confiance et d’estime de soi. Aussi, il est essentiel que ses parents et son entourage l’aident dans cette nouvelle acquisition, en tenant compte du fait que chaque enfant a son propre rythme. Comment ? En le déculpabilisant et en lui expliquant avec des mots simples les causes possibles de son inconfort, en lui rappelant qu’il n’est pas le seul à qui cela arrive et que la situation va s’améliorer avec le temps.
- Ne pas le gronder, ne pas le faire culpabiliser et encore moins le punir : cela serait contre-productif. L’enfant est le premier à souffrir de son énurésie et il ne se culpabilise que dans le regard des adultes. Naturellement, éviter de parler de ce problème en présence de personnes extérieures au cercle familial et de copains.
- Les jours d’accident, lui demander de vous aider à enlever ses draps ou à les mettre dans la machine. C’est une façon de le responsabiliser et de l’impliquer.
- Certains parents remplissent avec leur enfant un calendrier nuits sèches/nuits mouillées qui permet à l’enfant de constater ses progrès. Chaque fois que le lit est sec, toujours le féliciter et l’encourager.
- Ne pas réveiller l’enfant qui a fait pipi au lit. S’il dort, le laisser dormir pour ne pas perturber son sommeil.
- Ne pas réveiller l’enfant en allant se coucher pour qu’il aille aux toilettes, cela troublerait son sommeil.
- Si l’enfant mouille régulièrement son lit, c’est peut-être qu’il n’a pas atteint la maturité suffisante. Lui expliquer calmement que son corps est en train de faire des réglages. Lui proposer alors de remettre des couches pour la nuit en attendant.
S’organiser pour limiter les désagréments
- Se simplifier les changements de linge de lit. Première astuce : choisir une alèse imperméable de bonne qualité et la recouvrir d’une serviette de bain pour absorber l’urine. Autre astuce : recouvrir l’alèse et le drap d’une seconde couche alèse + draps. Ainsi, en cas d’accident, il suffit d’enlever la couche du dessus et le lit est déjà prêt à accueillir de nouveau l’enfant. Dans tous les cas, préférer des draps qui sèchent rapidement !
- Si l’enfant est capable de se lever seul la nuit pour aller faire pipi, placer un pot près de son lit ou lui faciliter l’accès aux toilettes en plaçant des veilleuses dans sa chambre et dans le couloir.
- Au coucher, prévoir discrètement une serviette et un pyjama de rechange à portée de main. Cela évitera de chercher dans les placards au milieu de la nuit… L’encourager progressivement à se gérer lui-même pour développer son sens de l’autonomie.
- Le matin suivant une nuit humide, prévoir le temps de prendre une petite douche.
Contrôler la prise de boissons avant le coucher
- Faire boire l’enfant tout au long de la journée et réduire autant que possible, la consommation d’eau à partir de 18 heures… sans le priver, bien sûr !
- Supprimer les boissons sucrées ou gazeuses ou encore les colas (la caféine est diurétique) en fin de journée et limiter l’apport de sel lors du diner : leur consommation augmente le besoin d’uriner.
- Expliquer à l’enfant la relation directe qu’il y a entre boire juste avant de se coucher et faire pipi au lit. Si besoin, ne pas hésiter à lui faire un dessin. Il existe aussi des livres pour enfants qui abordent le sujet et qui peuvent être utiles pour dédramatiser si nécessaire.

Apprendre à l’enfant à uriner régulièrement
- Dans la journée, inciter l’enfant à aller aux toilettes régulièrement (5 à 6 fois) : le matin au lever, à la récréation du matin, à midi, à la récréation de l’après-midi, au goûter, avant le diner et avant de se coucher. Lui expliquer de ne pas attendre dès la première sensation du besoin d’uriner.
- Lorsque l’enfant urine, lui demander de se détendre et de laisser couler librement le pipi, sans pousser.
- Lui apprendre aussi le « stop pipi » : il s’agit de faire pipi en plusieurs fois en arrêtant le jet. Cela lui enseignera qu’il est capable de contrôler son sphincter, qu’il appartient à son propre corps et qu’il n’est pas toujours obligé de le subir.
- Ritualiser le passage aux toilettes juste avant le coucher : brossage des dents, pipi, câlin et dodo !
- Si l’enfant refuse d’aller aux toilettes à l’école, se renseigner sur l’état des sanitaires (hygiène, manque d’intimité) et obtenir de la direction une amélioration significative de la situation.
Avoir recours à l’homéopathie
L’homéopathie est une aide à la prise en charge l’énurésie. Un médecin homéopathe saura faire le diagnostic et prescrire une prise en charge adaptée, individualisée, comprenant entre autres l’homéopathie. Le choix du médicament homéopathique se fait, selon le terrain de l’enfant et la forme d’énurésie. Le traitement homéopathique étant par principe individualisé, il tiendra compte du comportement d’un enfant manifestant parfois de la nervosité, de la timidité, de l’anxiété ou une forme de trac dans certaines situations. Il sera également adapté si l’enfant éprouve un sentiment de vexation, d’injustice ou de colère intériorisée.
Le médecin homéopathe pourra affiner sa prescription si l’énurésie survient dans un contexte de troubles affectifs et selon le moment où l’enfant fait pipi au lit : en première partie de nuit ou à n’importe quelle heure durant son sommeil.
L’homéopathie pour traiter l’énurésie est une solution thérapeutique sans effets secondaires connus. Les médicaments homéopathiques sont compatibles avec d’autres traitements en cours. Ils sont adaptés à tous les âges, tous les terrains et conviennent tout particulièrement aux enfants.
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