L'homéopathie pour accompagner le pré- et post-opératoire
L’homéopathie est utilisée dans certains hôpitaux pour favoriser le bon déroulement d’une chirurgie. Avant l’intervention, elle permet notamment de soulager l’anxiété et de prévenir les saignements. Après, elle facilite la reprise du transit intestinal et contribue à optimiser la cicatrisation.
Prendre en charge l’anxiété avant l’intervention
Être anxieux avant une intervention chirurgicale, quelle qu’elle soit, est une réaction normale. Cependant, un niveau d’anxiété élevé augmente le risque de complications postopératoires, ainsi que l’apparition éventuelle de troubles émotionnels et comportementaux. Les patients ayant des niveaux importants d’anxiété préopératoire ont un réveil plus lent, plus compliqué et plus douloureux (1). Des chercheurs de l’INSERM ont également mis en évidence le lien entre la sévérité de l’anxiété préopératoire et le risque de douleurs chroniques persistantes trois mois après la chirurgie, indépendamment de la nature de la chirurgie (2).
Pour traiter l’anxiété, de nombreux moyens sont mis en œuvre avant et lors de l’intervention : prémédication, accueil personnalisé du patient, information sur le déroulement des actes, réduction de l’inconfort et amélioration du bien-être (réchauffement du patient, utilisation d’huiles essentielles dans le sas d’accueil, éclairage adapté, réduction des nuisances sonores, diffusion de musique…).
En complément de ces mesures, l’homéopathie est utilisée pour anticiper et calmer l’anxiété.
Prescrits par l’équipe chirurgicale ou un médecin homéopathe, les médicaments homéopathiques contribuent à diminuer l’appréhension, voire la phobie de l’opération, l’état de panique, les tremblements, les palpitations ou encore la sensation de tête vide accompagnant cet état.
Prévenir et réduire les saignements
Avant une opération, « la consultation anesthésique » permet entre autres de prévenir les complications hémorragiques et de définir une stratégie de prise en charge pour les limiter. A l’issue d’un interrogatoire et de divers examens, l’anesthésiste évalue les risques hémorragiques en rapport avec le type d’acte opératoire, les modalités anesthésiques retenues et la prise de médicaments ou de substances pouvant modifier l’hémostase (capacité de l’organisme à stopper les saignements).
Qu’il s’agisse d’une intervention en ambulatoire ou avec hospitalisation, le suivi postopératoire est pris en charge par une équipe infirmière afin de surveiller l’état général du patient, son niveau de conscience, la reprise de l’alimentation et du transit, l’évolution de la plaie, de l’œdème, des saignements, etc…
De façon générale, pour prévenir les saignements internes ou externes d’une plaie chirurgicale, il est recommandé :
- de ne pas prendre d’aspirine dans les 5 jours précédents, sans accord du chirurgien,
- d’éviter les sources de forte chaleur (bain de soleil, sauna, hammam …),
- de ne reprendre une activité physique qu’après accord du chirurgien ou de l’anesthésiste,
- de ne pas transporter d’objets lourds,
- d’adapter son alimentation (aliments mixés, froids…) si la localisation de la plaie le requiert.
En prévention des saignements, un médecin peut aussi prescrire de l’homéopathie avant une opération, pour son action sur la coagulation et sur la fragilité capillaire.
Certains médicaments homéopathiques peuvent aussi protéger le foie, les intestins et le tissu cérébral contre les effets toxiques de certains traitements au cours de l’anesthésie. Compatibles avec les traitements allopathiques, la thérapeutique homéopathique peut être donnée en parallèle, sans incidence.
Favoriser la cicatrisation d’une plaie postopératoire
La cicatrice est le résultat de l’incision réalisée au bloc opératoire. Lors de la cicatrisation, de nouvelles cellules cutanées vont se former, la plaie va se refermer et les tissus endommagés vont se régénérer. Une cicatrisation complète peut prendre entre 12 et 18 mois (3).
Pour favoriser la cicatrisation, il convient de respecter certaines recommandations :
- Respecter le protocole d’hygiène indiqué par l’équipe infirmière (lavage des mains avant de toucher la plaie, lavage de la plaie…).
- Ne pas gratter la croûte de la cicatrice : elle protège la plaie des infections.
- Ne pas exposer la cicatrice au soleil : les rayons UV peuvent ralentir la cicatrisation complète et dépigmenter la cicatrice. Utiliser systématiquement un écran total.
- Masser la cicatrice avec une crème cicatrisante deux fois par jour pour l’assouplir : pincer et faire rouler la peau le long de la cicatrice.
- Avoir une alimentation équilibrée, riche en vitamine C (agrumes, fruits…), en protéines maigres (poissons, œufs, viandes blanches…), en glucides (céréales complètes, légumes secs...), en lipides (huile…) et en fibres (légumes, pains complets…). L’ensemble des aliments permet d’apporter à l’organisme les nutriments nécessaires pour réparer les tissus.
- Bien s’hydrater pour préserver l’élasticité de la peau.
- Ne pas fumer.
- Ne pas prendre de médicaments sans l’avis préalable d’un professionnel de santé : certains pourraient retarder la cicatrisation complète.
- L’homéopathie post-opératoire peut favoriser la cicatrisation d’une plaie, qu’elle survienne par déchirure ou suite à l’usage du bistouri ou du scalpel. Elle est compatible avec d’autres traitements médicamenteux en cours et ne présente pas d’effets secondaires connus. Demander conseil à un professionnel de santé.
Après l’anesthésie, faciliter la reprise du transit intestinal
La constipation est fréquente après une intervention chirurgicale. Elle est généralement la conséquence des médicaments anesthésiques, d’un iléus reflexe au cours de certaines chirurgies abdominales ou pelviennes, de l’immobilité suite à l’opération, de la réduction de l’apport alimentaire et des médicaments opioïdes opiacés prescrits contre la douleur.
Pour y remédier, les équipes médicales favorisent un lever précoce du patient après l’intervention, une bonne hydratation, la consommation de fibres alimentaires si possible ainsi qu’une utilisation contrôlée des opiacés et autres médicaments aux effets constipants. Parfois, le recours à un laxatif peut être préconisé.
Il est aussi fréquent de ressentir des ballonnements intestinaux provoqués par l’accumulation de gaz et de liquides, des crampes et des vomissements, en cas de chirurgie par laparotomie mais aussi en cas de coelioscopie opératoire. Ce phénomène est lié à un iléus reflexe et est le résultat de l’absence temporaire des contractions musculaires des intestins. L’inconfort peut aussi être le fait de l’impaction de gaz sous le diaphragme, après une coeliochirurgie.
L’homéopathie après une intervention chirurgicale peut aider à récupérer des effets de l’anesthésie générale, aider à la reprise du transit intestinal et soulager l’accumulation de gaz intestinaux accompagnés de coliques. De nombreux hôpitaux y ont recours.
Le saviez-vous ?
L’homéopathie lors d’une extraction dentaire
Après l’extraction d’une dent, il est fréquent de voir apparaître un œdème (gonflement) et de ressentir une certaine douleur. Pour réduire cet inconfort, les dentistes conseillent généralement d’appliquer du froid contre la joue grâce à une poche de glace, ou un sac de petits pois congelés (qui épouse les contours du visage). Ce traitement par le froid permet de prévenir en partie l’œdème et soulager la douleur.
Rappel : ne jamais appliquer de la glace à même la peau. Elle risquerait de créer des brûlures.
En complément, le dentiste peut également prescrire des traitements homéopathiques pour contribuer à calmer la douleur liée au traumatisme du nerf dentaire, à prévenir les saignements et optimiser la cicatrisation.
(1) Kain ZN, Sevarino F, Pincus S, Alexander GM, Wang SM, Ayoub C, et al. Attenuation
of the preoperative stress response with midazolam: effects on postoperative outcomes.
Anesthesiology 2000;93:141–7.
(2) https://www.inserm.fr/actualite/anxiete-facteur-risque-douleur-chronique-apres-toute-chirurgie/ - consulté en août 2025
(3) https://reussistonifsi.fr/10-conseils-cicatrisation-plaies/ - consulté en août 2025
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